Sûr(e) de voir un nudi ?
Comme Cécile m'encourage à continuer, je fais un petit article rapide pour celles et ceux qui sont frustrés de remonter sur le bateau en entendant fuser de partout "t'as vu le nombre de nudibranches qu'il y avait ??? c'est incroyable !!!". Je les vois souvent remonter leur capuche, faire semblant de régler le phare (alors que la plongée est finie ...). Pour ne plus être frustré, il y a un nudibranche, très facile d'accès, qui vit dans les gorgones.
Les gorgones sont souvent merveilleuses de vie. Cet animal (oui, oui, c’est bien un animal fixé, ou plutôt une colonie d’animaux fixés entre eux) sert de refuge à l’un des nudibranches des plus sympas je trouve : le Tritonia des gorgones.
Lors de votre prochaine plongée, si possible en Bretagne ( !), approchez vous lentement des gorgones. Avec votre phare éclairez les de face (elles font face au courant pour capter les particules en suspension dans l’eau), et cherchez de petits renflements, comme de légère boursouflures à la surface. Vous en trouverez presque à coup sûr 2 sortes. De petits filaments blancs bien enroulés autour, et de petites boules dont les plumeaux (les cérates) s’agitent avec les mouvements de l’eau. C’est un nudibranche qui grignote les gorgones, et qui en prend la couleur. On peut donc le trouver de couleur rosée, blanche ou un peu grise (pour le gris, je n’en n’ai personnellement jamais vu !). Lors de ses déplacements d’une branche à l’autre de la gorgone, il peut s’étirer en un filament très long, et on peut alors apprécier sa forme et les cérates (les espèces de petits plumeaux par lesquels il respire) et à l’avant les 2 rhinophores (les 2 espèces de petites cornes qui lui servent de détecteur). En général je les croise plutôt durant l’été, et il n’est pas rare qu’une Gorgone sur 5 en soit pourvue. N’essayez pas de les toucher, ils sont tout petits, tout fragiles, et on peut les écraser sans y faire attention. Leurs pontes sont reconnaissables car elles ressemblent à un fin spaghetti dans une gangue translucide.
Ces nudis sont vraiment fréquents, et comme me le disait une bonne copine : « Si tu ne vois pas de nudis, c’est que tu ne sais pas les regarder ! ». Elle avait bien raison. Depuis que je me dis ça, j’en vois 10 fois plus qu’avant. Et les Tritonia font partie des grands classique de la côte Atlantique, et plus particulièrement des champs de Gorgones du Golfe du Morbihan.